Compte-rendu des réunions des Séniors organisées par la mairie dans le cadre de la Semaine bleue 2016, les 4 et 7 octobre.
Après la projection d’un Diaporama montrant le Fenouiller,
établi sur la rive gauche de la rivière La Vie, un exposé et une discussion s’en sont suivis sur l’histoire du développement de la commune.
Ayant constaté qu’au Fenouiller, dans les
siècles passés, un demi-siècle s’écoulait entre la conception d’un projet important et sa réalisation (Pont du Pas opton 1785-1835 et Pont–écluse des Vallées ( 1905-1960)
Paul Gateau a proposé de lire ce qu’écrivaient, il y a une cinquantaine d’années, le maire et le curé du Fenouiller sur l’état et les besoins de la commune et de la paroisse, pour se faire une idée
des évolutions de la collectivité.
(Rappel de la population du Fenouiller autour de 1960 : 1200 habitants)
Il expose les écrits de deux personnalités de l’époque :
- En 1966, Georges Dillet, maire, constatait que le Fenouiller ne se suffisait pas à lui-même (salaires et achats), que les nouveaux lotissements vont donner une allure
citadine. Il affirmait que la commune, vouée à être une "commune-dortoir", doit en même temps, conserver son indépendance.
- Emile Germain,
curé, dans une enquête lancée par l’évêché, précise qu’en 1956, de 150 à 200 personnes vont travailler à St Gilles et n’ont plus aucun contact avec le Fenouiller,
qu’elles échappent à la mentalité paysanne et religieuse. Il n’existe ici aucune organisation de loisirs. Il cite les séances théâtrales de l’école privée. Pour le reste des distractions,
hors celles du cadre familial, elles se trouvent dans les communes voisines.
Depuis le milieu du XXe siècle, la commune et la paroisse ont évolué considérablement. Les élus ont entrepris la
construction des routes et des chemins, le barrage des Vallées et la route du barrage, des travaux d’assainissement importants avec une collaboration intercommunale.
L’installation des services de l’électricité
et de l’eau se terminait autour de 1950. Les constructions se sont étendues de plus en plus vers St Gilles. (en 2010 : 4000 habitants)
Le sport est devenu très actif grâce au dévouement d’animateurs de la paroisse et au soutien de la mairie (stades) avant que le relais ne soit pris par l’intercommunalité. (Salles de sport)
L’évolution des mentalités signalée par le curé, se fait très lentement. Edmond Barbeau, son "vicaire", comme il nomme l’instituteur de l’école paroissiale, assume un rôle important
dans la dynamique locale.
Comme son collègue directeur à St Gilles, il lance la Caisse rurale locale, (institution initiée à la fin du XIXe par les curés bretons, qui donnera naissance au Crédit mutuel.
Il reprend la tradition des séances théâtrales stoppée durant l’occupation. Avec les paroissiens, il doit en effet trouver les subsides pour faire vivre les écoles qui ne seront aidées qu’avec
la loi Debré en 1959.
Il initie la kermesse annuelle qui devient le moment festif fort de la collectivité paroissiale-communale au point qu’elle est nommée "la fête du village" puis la "fête au village",
puisque village rural-paroisse-commune ne font qu’un pour les personnes responsables impliquées dans chacune des structures. (cette fête locale est toujours située le dimanche le plus proche de la fête de St Laurent,
le saint patron de la paroisse)
Ce monopole de l’enseignement privé s’explique alors : c’est seulement en 1988, que la mairie, à la demande insistante de parents, a procédé à contrecœur,
à la réouverture de l’école communale qu’un groupe d’élus antirépublicains, avec un curé-secrétaire de mairie, royaliste confirmé, avait voué à la fermeture dès
1906.
La lenteur de l’évolution des mentalités s’explique par la pression exercée sur la population au cours du siècle dernier. Celle-ci est confirmée, le 4 octobre, par une personne de l’assistance
: elle rapporte que son grand-père, entrepreneur de maçonnerie au Fenouiller, s’était vu menacé de privation de chantiers dans ses fermes, par le Comte Poydras de la lande, propriétaire important, s’il ne mettait
pas ses enfants dans la nouvelle école paroissiale…
L’évolution des mentalités se fait d’autant plus lentement, qu’à la suite du déclin des vies paroissiales, une relève
est prise par "Familles rurales", une organisation d’origine catholique, partenaire de l’enseignement catholique et fortement soutenue par le Conseil général de la Vendée.
A la suite
de cet exposé, les questions posées sont les suivantes :
Le Fenouiller peut-il répondre seul aux besoins de la population ?
Comment le centre historique du Fenouiller doit-il s’affirmer, se développer ?
Au sujet des relations avec St Gilles Croix de vie :
Quoi faire et comment dans les domaines
- de l’économie, des entreprises, des commerces, du tourisme
- des services à la population
-
de l’éducation
- des activités socioculturelles, sportives, culturelles et artistiques ?
Comment concilier la nécessité de se rassembler dans un "bassin de vie" nommé depuis longtemps
"Havre de Vie", avec la vitalité indispensable du centre historique du Fenouiller, appelé à devenir une sorte d’arrondissement d’un grand ensemble ?
Bien évidemment, l’étendue
et l’importance des sujets dépassent largement le cadre de cette réunion de séniors qui sont néanmoins les témoins de la vie locale passée depuis le milieu du XXe siècle et qui ont leur opinion à
donner sur l’actualité. Ils savent que seules des solutions de type communal, sans dépendance politique ou confessionnelle, peuvent apporter ce qui est nécessaire au développement du Fenouiller pour un "vivre ensemble"
auquel beaucoup disent aspirer.
A l’évidence, ce débat mérite d’être largement mis en place par qui de droit. Histoire et Patrimoine fournit aux élus ce résumé de constats et
de réflexions, en les remerciant d’avoir donné aux anciens, une occasion de participer aux objectifs de la semaine bleue, d’être actifs à leur manière, dans la vie locale.
Paul Gateau
Président d’Histoire et Patrimoine